In March 2019, Hubert Lenoir flew to Japan with PE Beaudoin, Alexandre Martel and Félix Petit to perform a concert. In order to work on new music, some fragments of which will be featured on Pictura de Ipse later on, Lenoir decides to record at the Red Bull Studio in Tokyo for two days. The morning of the first day is dedicated to an improvisation exercise, kind of a joke considered with a lot of seriousness: PE Beaudoin, a little bit exhilarated by the jet lag and the Suntory, sits behind his drums to do a 30 minutes improvisation. Only one take, no do-overs. In the control room, Alexandre, Félix and Hubert process the sounds PE gets from his instrument in real time using effects pedals and classic recording modules, notably the H3000 and the Chorus Echo SRE-555. PE, who can hear through his headphones how his colleagues are working on his improvisation, reacts to what he hears and plays with what the effects inspire. A real exchange takes place between the musicians, each one giving an answer to what the others are doing: from there the music is born. Thus, almost all the sounds you hear on the record have their origin in a cymbal, a snare hit, a toms fill. A bottle of Suntory later, the work is done, they move on.

Fast forward, autumn arrives, the Darlène tour continues and Lou-Adriane, intrigued by the snippets of sessions that the boys play in the van, joins the adventure. A project takes shape: mix the album chronologically while improvising, seizing ideas spontaneously, without ever going back over what was done, pushing the idea of instantaneousness to the end. The sessions are sent from Tokyo, PE downloads them, the download link expires before the other three can do the same. Then PE's computer crashes. Enough that he can't access the files they need to mix. A hard drive guru tries to recover the aforementioned files. He was partially successful, but when they came back from the digital void, most of the tracks were unusable. Filled with glitches and bits of other songs that were also on PE's computer, the tracks have become mashups of Tokyo recordings, digital banshee noises and Lou-Adriane's song, Poussière, distorted to the point of disfigurement, without anyone knowing why.

An attempt was made to retrieve them from Tokyo, but the sessions were unfortunately erased from the Red Bull studio computer. The four musicians then decide to push the exercise to its logical conclusion. The tracks massacred by their in extremis rescue become the basis of the mixing process which then takes an unsuspected avenue. Over the course of a few weeks, with the help of Simon Pedneault and Marius Larue, Alexandre, Hubert, PE and Lou-Adriane put together a record that would eventually transcend the initial drum solo to become a fresco bordering on expressionism, somewhere between the violence of metal and the ethereal side of new age, between jazz drums and hip hop breakbeats.

PE Beaudoin, Quebec's most in-demand drummer and creative mind, Lou-Adriane Cassidy, the greatest singer-songwriter of her generation and an incandescent performer, Hubert Lenoir, visionary artist, prince of keb music and ultimate iconoclast, and Alexandre Martel, the producer behind some of the most acclaimed records of the last few years and known for hiding behind Anatole, form DOODOODOO. 

Dans la régie, Alexandre, Félix et Hubert traitent les sons que PE tire de son instrument en temps réel à l’aide de pédales d’effets et de modules classiques de l’enregistrement, notamment le H3000 et le Chorus Echo SRE-555. PE, qui perçoit par ses écouteurs comment ses acolytes triturent son improvisation, réagit à ce qu’il entend, joue avec ce que les effets lui inspirent. Un véritable échange s’effectue donc entre les musiciens, chacun donnant réponse à ce que les autres font: de là nait la musique. Ainsi, presque la totalité des sons que vous entendez sur le disque ont à leur origine une cymbale, un coup de snare, un fill de toms. Une bouteille de Suntory plus tard, le travail est bouclé, on passe à autre chose.

Avance rapide, l’automne arrive, la tournée Darlène se poursuit et Lou-Adriane, intriguée par les bribes de sessions que les garçons font jouer dans la van, se joint à l’aventure. Un projet se dessine : mixer l’album chronologiquement en improvisant aussi, en saisissant les idées au vol, sans jamais repasser sur ce qui a été fait, poussant de fait l’idée de l’instantanéité jusqu’au bout. Les sessions sont envoyées depuis Tokyo, PE les télécharge, le lien de téléchargement expire avant que les trois autres puissent faire de même. Puis, l’ordinateur de PE plante. Assez pour qu’il ne puisse plus accéder aux fichiers dont ils ont besoin pour mixer. Un gourou du disque dur tente de récupérer les fichiers en question. Il réussit en partie, mais lorsqu’ils reviennent du néant numérique, la majorité des pistes sont inutilisables. Remplies de glitchs, de bouts d’autres chansons qui se trouvaient également sur l’ordinateur de PE, les tracks sont devenues sans qu’on sache pourquoi des mashups des enregistrements de Tokyo, de bruits de banshee digitale et de Poussière de Lou-Adriane, distortionnée jusqu’à la défiguration. On tente de les récupérer depuis Tokyo, mais les sessions ont malencontreusement été effacées de l’ordinateur du studio Red Bull. Les quatre musiciens décident alors de pousser l’exercice jusqu’à sa conclusion logique. Les pistes massacrées par leur sauvetage in extremis deviennent la base du processus de mix qui dès lors prend une avenue insoupçonnée. Sur quelques semaines, avec l’aide de Simon Pedneault et de Marius Larue, Alexandre, Hubert, PE et Lou-Adriane assemblent le disque qui finira par transcender le solo de batterie initial pour devenir une fresque à la limite de l’expressionnisme, quelque part entre la violence du métal et le côté éthéré du new age, entre la batterie jazz et les breakbeats hip hop.


PE Beaudoin, batteur le plus en demande au Québec et esprit d’une créativité débordante, Lou-Adriane Cassidy, plus grande autrice-compositrice de sa génération et interprète incandescente, Hubert Lenoir, artiste visionnaire, prince de la musique keb et iconoclaste en règle, et Alexandre Martel, réalisateur derrière les disques les plus acclamés des dernières années et connu pour se cacher derrière Anatole, forment DOODOODOO.


Icones du label montréalais popop 1

(ENGLISH BELOW)

Mars 2019, Hubert Lenoir s’envole pour le Japon avec PE Beaudoin, Alexandre Martel et Félix Petit pour donner un concert. Dans le but de travailler sur de la nouvelle musique, dont certains fragments se retrouveront sur Pictura de Ipse plus tard, Lenoir décide d’enregistrer au Red Bull Studio de Tokyo pour deux jours. Le matin de la première journée se verra consacré à un exercice d’improvisation, sorte de boutade envisagée avec beaucoup de sérieux : PE Beaudoin, un peu grisé par le décalage horaire et le Suntory, s’assoie derrière sa batterie pour donner une improvisation de 30 minutes, top chrono. Une seule prise, pas de reprise.

Lou-Adriane, du band DooDooDoo
PE Beaudouin, du band DooDooDoo
Hubert Lenoir, du groupe DooDooDoo
Alexandre Martel, du groupe DooDooDoo